Test et avis sur le jeu CITIES !

CITIES, un de nos jeux familiaux de l'été 2024. Acheté à sa sortie dans une excellente boutique de Barcelone il aura occupé les heures les plus chaudes de nos journées tandis que certaines faisaient la siesta !

Et bonne nouvelle, Barcelone est l'une des 8 villes présentes dans Cities. Pour nous autres français, il est possible de récupérer une tuiles Paris / Nancy dans Plato Magazine de Novembre, on vient de rajouter quelques petites photos au passage !

Les 8 villes du jeu de base (+ 2 optionnelles donc) apportent 3 objectifs de jeu commun à tous les joueurs. Ces objectifs ne permettent pas de gagner à eux seuls mais ils sont utiles en cas de scores serrés sur tout le reste... et puis tout le monde n'y aura pas droit (pas assez d'emplacements pour tout le monde) : ils dynamisent aussi la partie. 

Cities se joue en 8 tours de jeu, ni plus ni moins. Vous allez composer une ville d'exactement 3x3 cases, une tuile de départ et 8 autres pendant le jeu. À chaque tour, on dispose de quatre meeples-ouvriers qui vont occuper l'un des espaces disponibles dans les quatre rangées du plateau de jeu. Ainsi, il n'est pas possible de choisir deux fois la même rangée, ce qui fait que chaque tour permet de prendre quatre éléments différents.

4 rangées sont disponibles pour accueillir l'un de vos meeples (et un seul de vos meeples ira sur chaque rangée, point important, on y revient plus loin) :

Rangée des objectifs : ce sont des cartes d’objectifs qui rapportent des points en fin de partie. Ce sont des missions qui dépendent des autres composants, par exemple posséder des bâtiments jaunes de deux étages ou avoir des zones vertes connectées. Rangée essentielle pour l'emporter, reste à voir quels choix seront disponibles votre tour venu.

Rangée des tuiles : ce sont celles qui vont composer votre damier 3x3 et leur couleur indique ce que l’on peut construire dans sa ville, que ce soit une zone de verdure, une zone d'eau ou une zone de construction.

Rangée des éléments : ce sont des jetons que l’on place sur les tuiles colorées et qui rapportent des points en fin de partie en fonction des combinaisons d'éléments placés.

Rangée des bâtiments : ce sont les maisonettes qui donnent sa verticalité au jeu (façon Manhattan ou récemment Tower Up qu'on ne connaît pas), ils existent en quatre couleurs – bleu, vert, jaune et rouge – et chaque couleur ne peut être placée que dans une zone de construction de la même couleur. Dans cette rangée se trouve également le gros pion doré biscornu de premier joueur pour le tour suivant.

Dès que vous prenez un élément, vous laissez un de vos meeples en souvenir sur son emplacement et vous devez  placer immédiatement cet élément dans votre ville. Une fois placé il est impossible de le déplacer, comme dans Barenpark par exemple. Ici il s'agira de maximiser les points obtenus avec les objectifs privés que l'on acquiert par ce biais (les cartes), de remplir des objectifs communs (différents selon la ville choisie pour la partie) et les points supplémentaires grâce aux divers ensembles d'éléments.

Pour chaque ville il y a donc trois objectifs communs facultatifs à remplir : le premier joueur à les réaliser obtient le plus de points, le deuxième un peu moins et le troisième encore moins. Chaque joueur commence la partie avec des anneaux de sa couleur pour marquer la réalisation de ces objectifs.

Les villes justement, chacune aura un scoring "un peu" évocateur, voyez plutôt :

Barcelone : le parc de la citadelle (jardins et eau), de l'urbain et une plage...

New York : un grand parc, de belles rues parallèles et des gratte ciels

Venise : de l'eau, un grand canal et des ponts !

Lisbonne : objectifs variés, maisons vertes, tours et parcs

Sidney : jardin botanique, activité aquatiques et tours variées

Buenos Aires : urbanisme varié horizontalement comme verticalement et un lac dans la ville

Rio de Janeiro : de l'eau, immeubles variés en taille et en couleur, des maisons jaunes proche de l'eau

Mexico : de petits immeubles, diverses zones d'eau et de la verdure proche des maisons

Paris (goodie Plato Magazine) : des champs Elysées (rues et bâtiment au bout) aux bords de seine (zones d'eau) en passant par la Tour Eiffel (champ de mars et grand bâtiment au milieu)

Nancy (goodie Plato Magazine) : l'éditeur Iello a choisi sa grande ville la plus proche connue pour sa place Stan, ses universités (de petits bâtiments alignés) et les Rives de la Meurthe (longue rangée aquatique) pour thématiser sa propre tuile. 

En ce qui concerne la durée de jeu nous avons souvent joué à quatre et cela a pris environ 45-60 minutes puis rapidement moins de 35-40 min. A 2 joueurs on tombe sous la demi-heure.

En lieu de draft ouvert de tuiles d'un jeu comme Barenpark, ici le draft ouvert concerne tous les éléments de jeu !

On pourrait croire qu'on va pouvoir poser nos meeples un peu partout mais que nenni !

Dans Cities, la particularité sera que lorsqu’un joueur choisit un type d'élément, il ne pourra plus en choisir d'autres de ce type jusqu'à un tour suivant.

Cela crée une obligation de gestion du timing intéressante où chaque joueur doit, à chaque tour, non seulement prioriser quel type d'élément prendre en fonction de ce qui est présent sur le plateau et de ce qui pourrait être encore disponible quelques instants plus tard au moment de poser son 2ème ou 3ème meeple notamment.

En contrepartie cette particularité rend la fin de la plupart des tours un peu fade : lorsque pour un type d'élément il ne reste qu’un seul joueur à choisir, ce joueur sait déjà qu’il obtiendra à coup sûr et peut me laisser de côté jusqu’à la fin du tour : plusieurs des derniers coups se résolvent automatiquement et pour le coup super rapidement. Parfois on fera aussi des choix par défaut, rien n'étant plus intéressant sur cette fin de manche... On se demande si une variante (permettant d'aller 2 fois dans une rangée a été envisagée lors du développement, pour un jeu foncièrement différent du coup).

Avec ce système de jeu, un point important sera donc l’ordre du tour. Avec quatre types d'éléments à drafter, être le premier à choisir lorsque le stock est réapprovisionné est un avantage important. Cela devient essentiel à partir de la moitié de la partie : la clé pour remporter la victoire réside dans l'optimisation des points des cartes bonus, les points obtenus via les critères communs des villes ont rarement un impact aussi décisif que les cartes.

A noter que si un joueur obtient des cartes identiques ou pile en phase avec votre petite ville, il récupère illico des points sans efforts : choisir avant les autres est vraiment un gros plus. C’est pourquoi la lutte pour l'ordre de tour sera acharnée, cela se passe sur la rangée du bas, celles de bâtiments et cela signifie quand même perdre deux bâtiments colorés par rapport à celui qui choisit le lot le plus grand.

Petit point à noter aussi pas forcément du goût de tous : l'élément caché de chaque rangée. En plus de l'aléa des tirages lors de la mise en place de chaque manche, dans chaque rangée un élément est placé face cachée. De ce fait, si les élements disponibles face visible ne vous conviennent pas, les joueurs peuvent tenter leur chance en choisissant cet élément inconnu. Le jeu comportant plusieurs mécanismes ici c'est l'aspect "prise de risque"... qu'on apprécie moyennement au final. Rien ne vous empêchera de tout mettre face visible pour un peu plus de contrôle d'ailleurs...

Le contrôle justement. A 2 joueurs, vous en avez bien davantage qu'à 4 joueurs... sachant qu'en famille il est aussi important que les enfants puissent parfois gagner. Ce sera le cas dans Cities, malgré tous vos efforts d'optimisation, certains coups du sort peuvent aider l'un ou l'autre des joueurs. Ce jeu ne plaira sans doute pas à 4 adultes avides de stratégie !

En résumé, Cities est un jeu totalement en phase avec les créations habituelles de l'un de ses auteurs Phil Walker Harding (l'un de nos préférés pour les jeux familiaux !) c'est-à-dire un jeu  mécaniquement très accessible, vite expliqué, d'une durée parfaitement calibrée et avec des décisions intéressantes à prendre malgré la présence de hasard qui égalise quelque peu les différences de niveau autour de la table.

Il est vrai que cela peut sembler être "encore un jeu de plus de draft ou de pose de tuiles" mais il possède un degré de rejouabilité légèrement supérieur à la moyenne grâce aux critères communs des multiples villes et au fait que pour un jeu familial on a déjà pas mal de paramètres à prendre en compte.

Le matériel étant par ailleurs copieux dans cette boîte très bien remplie (on suppose que ce sera exactement pareil pour la version française), cela fait pas mal de qualités qui permettent à ce jeu de sortir souvent et de laisser une très bonne impression aux divers joueurs qui ont pu y jouer depuis l'été qui semble déjà bien loin ! 

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